Le blocage étudiant et moi
Tu vois, à l'heure actuelle je devrais être en train de potasser ma bibliographie et de me mettre à la rédaction de mon mémoire, surtout que je le rends dans pas longtemps, que j'ai un rendez-vous dans 24h (ou un peu plus, ne chipotons pas) avec ma tutrice, et que j'ai des milliards (j'exagère à peine) d'autres dossiers à rédiger pour mes autres cours. Et pourtant, impossible de faire quoi que ce soit, alors que j'aime d'amour le sujet que j'étudie : tout ce que je lis me semble incroyablement passionnant, et en plus je suis la pro du bullshit rédactionnel en situation de crise (comprendre : l'échéance me stimule). Mais là, incompréhension totale, c'est le blocage le plus absolu. J'ai beau multiplier les introspections sous la douche et en parler autour de moi (oui, quand je suis fin saoûle, faut pas déconner non plus), rien n'avance, et je ne me comprends plus.
J'ai néanmoins trouvé le temps de me documenter sur les DNS des FAI, sur les infections nosocomiales, les near-death experiences, de faire un véritable exposé sur les sociocraties, d'envisager une visée romantique dans la filmographie d'Araki, et même de m'intéresser aux pieuvres et à leur vie en société. Bref, tout sauf bosser sur mon sujet. Autrement dit, ce n'est pas l'émulation intellectuelle qui me rebute, loin de là (sinon vu mes plans de carrière je suis mal barrée), c'est poser à plat mes idées, me concentrer plus de cinq minutes sur un truc aussi relou qu'une démonstration argumentée et tout et tout. Et ce putain de blocage ça fait quand même deux mois que je me le traîne.
Si en plus t'ajoute à ça le fait que je ne sais absolument pas quoi foutre de ma vie (enfin, de mes études plutôt) mais que je la kiffe quand même, bah t'as la crise existentielle qui se prépare gentiment. J'en suis venue à la conclusion qu'avoir le choix c'est un putain de luxe, mais contrairement à l'euro-million ça se paie.