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23 novembre 2014

Test#4 La liseuse

kobo

 

Mon cercle social est majoritairement composé d'intello complètement réfractaires aux liseuses. Si je peux comprendre leur attachement sentimental aux bouquins papier, j'ai plus de mal à comprendre leur haine des eReaders. Ce billet est un peu le condensé de nos différentes discussions à ce sujet, mais aussi le résumé de mes réflexions personnelles. 

Fiche (presque) technique

Pour commencer, une liseuse/eReader, c'est quoi ? C'est grossomerdo une tablette tactile qui lit les pdf et les formats epub (= les livres numérisés). La luminosité et le grain de l'image sont conçus pour ne pas agresser les yeux, contrairement à une tablette ou à un écran de pc. Elle a un espace de stockage variable, mais qui a largement la capacité de stocker deux ou trois bonnes centaines de livres (pour les moins puissantes, sachant que sur certaines il y a la possibilité d'y ajouter une carte micro SD). La gestion de la bibliothèque numérique se fait via un utilitaire fourni par la marque de la liseuse, mais la plupart du temps il est préférable d'utiliser un gestionnaire tierce (calibre pour ne citer que lui). Les options varient selon les eReaders, beaucoup proposent des dictionnaires intégrés, certaines affichent les couleurs, des outils pour le travail du texte (annotations, citations, surlignage), etc. 

Les avantages avantageux

L'intérêt d'une liseuse est principalement de pouvoir emmener sa bibliothèque partout où on le souhaite, mettre la saga des Games of Throne qui pèse un âne mort dans son sac de plage c'est quand même sympa. Quand on est étudiant et qu'on déménage, c'est aussi fort agréable de ne pas déplacer trois milliards de carton en se pétant le dos, et vos étagères vous remercieront. Le confort de lecture est un vrai plus, pour peu qu'on achète aussi un étui à liseuse (genre les coques de smartphone) qui a une cale derrière. Plus besoin de tenir le livre entre deux doigts et de perdre sa page si on est maladroit. Et, chers internautes, le fait de pouvoir télécharger des bouquins sur internet (sachant que les classiques sont en libre téléchargement sur les plateformes des différentes marques) en toute illégalité, et ainsi économiser des dizaines d'euros, c'est franchement top. Non je ne suis pas radine, mais payer 20€ un mauvais bouquin ayant obtenu le prix Goncourt, ça me casse un peu les couilles. Et puis, pour la petite fibre écolo qui sommeille en moi, privilégier un support électronnique qui mange moi d'électricité qu'un portable en charge, c'est un petit geste pour les arbres. Je reconnais que je ne sais pas quelle quantité de pollution produit la fabrication/commercialisation d'une liseuse, mais ça me semble peut-être moins dramatique que de commander un livre sur Amazon. Autre avantage assez sympa, c'est que l'époque où on prêtait un livre à un pote et que ledit livre ne revient jamais (adieu le mythe du "il s'appelle revient") est révolue. Je ne compte plus le nombre de livres que j'ai perdu comme ça, et même si je ne suis pas matérialiste, ça m'embête de chercher en librairie/d'occas' (ou de le voler à quelqu'un d'autre) un bouquin que j'avais aimé. Là, c'est du fichier électronnique, qui s'échange facilement et qui ne pèse pas lourd.

livre1

Les trucs qui tempèrents mon enthousiasme

Bien sûr, le fait de devoir la recharger de temps en temps c'est pénible, et il faut faire attention à ne pas la laisser tomber trop souvent (quoi que, la mienne est encore vivante après deux ans, ce qui relève de l'exploit). Le prix de base est élevé si on l'achète hors promo, mais finalement, si vous faites les rats et que vous téléchargez comme des pourris, elle est rentabilisée en un rien de temps. Je grimace cependant sur la relative difficulté à naviguer dans la bibliothèque de la machine, si on dépasse les 50 livres c'est la croisade pour en trouver un en particulier. Je souligne également que quand on cherche des bouquins spécialisés/scientifiques (coucou les études), à part certains très connus et accessibles au grand public, bah c'est le désert le plus absolu. Et c'est assez désastreux, parce que La société en réseau de copaing Castells (RPZ ci-dessus) des fois j'aimerais bien l'avoir en version électronnique, histoire de pas me péter le dos quand je vais bosser ailleurs que dans mon nid. Il est aussi vrai que je me suis posée la question du devenir des auteurs : moi qui télécharge à tire larigot, je les plombe non ? Bon, quand c'est des best-sellers, ou des auteurs qui n'ont vraiment pas besoin de se soucier de leurs finances, je ne culpabilise pas, mais le clampin qui a sorti un livre y a pas longtemps, et dont le livre se retrouve presque immédiatement sur le net ? Je lui porte préjudice. Mais je me déculpabilise en constatant que mon rythme de lecture est actuellement incompatible avec ma situation financière.

Contre-arguments tout à fait recevables dudit cercle social

Et face à tous ces beaux arguments tellement bien huilés qu'on dirait que j'ai fait une école de commerce (ce qui est faux, que Bouddha m'en préserve), que rétorque-t-on ? Oui, mais j'aime l'odeur des livres. L'odeur du papier, le grain du papier, le fait de retrouver des traces de chocolat sur certaines pages, etc. Je veux exposer mes livres sur mes étagères, je les trouve beaux. Ok. Je le conçois. Personne ne vous empêche d'avoir quelques/une tonne de livres dans votre minuscule appartement. J'ai moi-même deux bonnes étagères remplies de livres que je me trimballe depuis 5 ans et que j'aime d'amour. J'aime les exposer, et que les gens les voient et me jugent en fonction de ce qu'il y a sur mon étagère en se disant "waw, cette nana a vraiment bon goût/est cultivée/lit tous les jours Nietzsche". Les bouquins que j'ai soigneusement choisi de transporter d'une ville à une autre, je ne les ai pas sélectionnés au hasard, et toi aussi petit internaute qui a fait le tri dans ta bibliothèque ou qui met certains livres plus en avant que d'autres, toi aussi tu fais ça. Nous sommes en représentation perpétuelle, même sur nos étagères. Et en soi, c'est normal, mais ne soyons pas dupes. Ou pas trop. 

Conclusion complètement conclusive

DSC00639

Parce que oui, ce que tu lis sur ta liseuse, personne ne peut vraiment le savoir. Parfois c'est chouette, si tu as très envie de lire mussolevybullshit mais que tu as honte de le sortir dans le métro, c'est décomplexant. Parfois c'est moins cool, parce que tu n'auras pas le petit plaisir de ranger le livre terminé (un bon livre cette fois) sur ton étagère, à côté des autres, et que personne ne saura jamais que tu l'as lu et que tu l'as kiffé. Quant au plaisir physique du livre, j'avoue ne pas trop savoir que répondre. C'est une vision beaucoup trop romantique pour la pragmatique que je suis, et je prête davantage attention au contenu du bouquin qu'à son odeur ou à son touché. Lapidez-moi. 

 Et toi, es-tu l'heureux propriétaire d'une liseuse ? Si oui/non pourquoi ? Des divergences d'opinions avec les tiens ? Utilises-tu ta liseuse pour lire des BD/Manga ? Quel gestionnaire utilises-tu ? Qu'est-ce que tu lui reprocherais ? D'après-toi, quelle est sa force face aux livres papiers ? Et sa faiblesse ? Tu penses que la liseuse est une menace pour l'industrie du livre ? Si oui, pourquoi ?

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Commentaires
V
Pour l'instant, je continue dans ma lancée du joli livre que tu tiens en main. D'abord, parce que ma bibliothèque est pleine de livres que je n'ai pas encore lus et que donc j'ai de quoi lire pour les 5 ans à venir. Puis parce que comme tu dis, niveau ouvrages scientifiques/théoriques c'est pas encore ça. Donc l'obscur mémoire de Gilbert Van de Louw sur la tragédie grecque chez Jean Giraudoux, clairement, introuvable en format numérique. Mais pour le reste... j'avoue que je commence à y penser. En attendant, le Namoureux a un kindle, autant te dire qu'avant d'investir je vais faire ma squatteuse. Ou "La liseuse pour les crevardes".
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